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Cuivré de la bistorte
Cuivré de la bistorte (Lycaena helle)
Nom scientifique : Lycaena helle
Statut de protection : Liste rouge en Allemagne : 1 S
Liste rouge NRW (Rhénanie du Nord Wesphalie) : 15
Appendices II et IV de la directive Habitats (FFH)
Répartition : L’aire de répartition du Cuivré de la bistorte s’étend de l’Ouest de l’Europe jusqu’à l’Est de l’Asie. En Allemagne, elle se limite à six régions telles que quelques massifs moyens et les Préalpes.
Habitat : Le cuivré de la bistorte se trouve essentiellement sur des prairies humides fleuries où abonde la renouée bistorte (Polygonum bistorta) lorsque le climat est froid à humide.
Particularités : Une observation récente a révélé que les papillons se réfugient manifestement sur des arbres pour y passer la nuit.
Symbole européen de vallées de moyenne montagne riches en espèces
Cuivré de la bistorte sur une renouée bistorte
L’Allemagne peut se féliciter de porter la responsabilité européenne du cuivré de la bistorte (Lycaena helle). La présence de cette espèce protégée par la directive Habitats (FFH) est caractéristique des zones alluviales naturelles et vivantes de moyenne montagne intacte. Ce papillon apparaît uniquement près de ruisseaux propres traversant des prairies humides couvertes de fleurs. Le Nord de l’Eifel est la seule des six régions d’Allemagne possédant les qualités requises pour accueillir cette espèce. L’usage modéré des terres, la nature du climat et du sol participent ensemble à rendre cette région unique pour le cuivré de la bistorte. Un climat froid et humide répond le mieux aux exigences écologiques de cette espèce sur un sol carencé et faiblement acide. Ce qui explique pourquoi, pendant la colonisation post-glaciaire de l’Europe centrale, le cuivré de la bistorte a pu s’établir exclusivement et de manière permanente sur les sommets de certains massifs moyens et des Préalpes.
Prairie humide avec la présence de la renouée bistorte
La présence de la renouée bistorte (Polygonum bistorta) – plante herbacée vivace pouvant atteindre 1,20m de haut dont l’inflorescence rose saute aux yeux et qui forme de grands peuplements – est un facteur indispensable à l’occurence de ce papillon. En Europe centrale, les chenilles du cuivré de la bistorte se nourrissent exclusivement des feuilles de cette plante. Le papillon suce surtout le nectar de ses fleurs mais également celui des fleurs de nombreuses autres plantes.
Apparence
Femelle du cuivré de la bistorte
De part sa faible envergure (2,5 à 3 cm) et la coloration sombre de la face supérieure de ses ailes, le cuivré de la bistorte est d’abord discret. Ce n’est qu’en l’approchant et en l’observant en détail qu’il est alors possible de l’identifier correctement. Quelques écailles des ailes particulièrement bien structurées réfractent la lumière incidente de telle sorte que seuls les tons bleus sont réfléchis. La face supérieure des ailes apparaît alors bleu-violet et brille à chaque mouvement du papillon. L’ampleur de cette coloration dépend du sexe du papillon. En effet, ce chatoiement bleu-violet s’étend sur toute la face supérieure des ailes du mâle alors qu’il se limite à quelques taches sur les bords des ailes de la femelle.
Mâle du cuivré de la bistorte
Cycle de vie
Oeuf du cuivré de la bistorte
Le cycle de vie des papillons correspond à l’état le plus développé de l’insecte. Autour de la mi-juin, une chenille sort d’un oeuf et se transforme, en l’espace de deux à trois semaines, en chrysalide. La nymphose commence alors vers la fin du mois de juillet ou au début du mois d’août et prend fin avec l’éclosion du papillon adulte, entre le mois de mai et la fin du mois de juin de l´année suivante. A ce stade, les femelles fécondées pondent leurs oeufs sur des feuilles de la renouée bistorte.
Mesures de protection de la nature
Les inventaires floristiques effectués le long du Kall et de ses affluents sur les friches humides actuellement peuplées mettent en évidence un début de modification de la végétation. Une augmentation des apports nutritifs pourrait expliquer ce phénomene. Cette dernière peut être une conséquence de l’exploitation à des fins agricoles des friches adjacentes des apports atmosphériques ou encore de l’accumulation du foin sur ces parcelles.
Prairie humide
Le fauchage des friches humides est une façon de contrecarrer les effets de cette fertilisation indésirable et donc ceux de la modification de la végétation. La récolte du foin permettra l’élimination simultanée d’une partie des nutriments des parcelles. Cette mesure doit bien entendu être conduite dans le respect total du cycle de vie de cette espèce de papillon. Afin de respecter le stade sensible de la chenille, un fauchage est accompli au plus tôt à la fin de l’été lorsque le stade nymphal est atteint. La nymphe s’accroche aux feuilles de renouée bistorte et les accompagne dans la couche de la litière. De ce fait, les nymphes sont confrontées au risque d’être arrachées avec les feuilles lors de la récolte du foin. Par conséquent, chaque année seules quelques parcelles de friches sont soumises à un fauchage partiel afin d’assurer la survie d’au moins une partie de la population de papillons.
Monitoring
La réussite de ces mesures sera vérifiée dans le cadre d’un suivi, par l’équipe de « la Rur et le Kall ». A cette occasion, une cartographie des modifications de la végétation et des zones principales de répartition des papillons et chenilles dans leur habitat sera dressée. Ces observations sont absolument indispensables pour la conservation durable des populations de Cuivré de la bistorte.
Liens Internet
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